NEXTCLUES

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S/T [CD]

AUTOPROD

2011

Selon les dires de membres du groupe, ce premier disque d’otto est le rassemblement de deux « démos ». Des démos comme ça, qui sonnent plus riche que beaucoup d’albums, on n’en trouve pas non plus toute les semaines. Beaucoup de groupes devraient avoir honte. Parce qu’otto débarque de nulle part. C’est pas des copain(G)s de copains, ou quoi que ce soit dans ce genre. Non, otto, ça a d’abord était une rumeur sur le net, le genre « hé, j’ai trouvé un nouveau super groupe, c’est vraiment le meilleur de la journée, là », sauf qu’en général t’en trouves cinq autres dans la même semaine et plus rien ne reste au bout d’un mois. Magie d’internet. Mais pas avec otto. D’abord parce que même si tu peux écouter le disque là et là (à l’exception du huitième titre Monkeys and Junkies), suffira pas de deux clics pour le faire arriver dans ta boîte aux lettres*. Ensuite une fois que tu le reçois chez toi (ou à la terrasse d’un café des mains du batteur, qui a fait la livraison pour mon exemplaire daté du 21 février 2011), tu passes déjà un certain moment à regarder l’objet. Pensé dans les moindres détails, totalement fait main : pochette cartonnée avec illustration sur transparent, tamponnée de la date de fabrication, cd noir dont la face non lisible imite les sillons d’un vinyle, insert avec une série de dessins du même auteur que celui de la pochette.

Bon, après l’avoir observé sous tous les angles, et si on le mettait dans le lecteur, ce disque ? A partir de ce moment-là, je peux t’assurer qu’il va y rester et s’engluer dans ta platine. Tu ne pourras bientôt plus t’en passer. Rien de mieux que de se réveiller par une nuit trop chaude et de faire tourner ce disque, un véritable cauchemar de rêve. On va pas jouer au jeu des influences mais si tu veux des noms, en voilà : le Gun Club, les Bad Seeds, les Scientists. De la musique qui a poussé dans les marais, qui s’est bonifiée dans la vase et l’humidité (je savais pas que Toulouse, d’où sont originaires les membres, même si certains sont à Paris maintenant, avait ce genre de climat). Mais otto n’est pas juste le groupe qui recrache ses influences. On les sent bien sûr, mais il y a une telle inventivité déployée dans ces huit titres qu’on s’en fout très vite de tous ces groupes de vieux. Tu l’auras compris avec otto, on nage en plein swamp-rock, guitare tranchante qui n’a pas peur de la fuzz, basse aux lignes lascives, batterie tribale. Mais pas que. Ce qui est étourdissant avec ce disque, c’est sa liberté de ton, cette facilité qu’otto a de passer d’un genre à un autre, de télescoper les ambiances. L’ouverture Man Ray évoque une chanson de cabaret glauque au possible, la voix du chanteur raisonne dans le vide, ou presque, puisque peu à peu la tension monte, Quelques crissement de guitare, un orgue discret et des percussions quasi-indus viennent en renfort. Puis juste après on est saisi à la gorge par le riff bluesy de Trapped by the fire, qui rentre dans le lard. Et tout le disque est comme ça, plein de surprises, de chausse-trappes, d’intros déroutantes. Ça te tient en haleine (fétide). On peut même constater qu’otto n’a pas peur de se frotter à la noise vicelarde à l’australienne sur The jail et son riff gargantuesque qui débarque sans prévenir (et qui ne va certainement pas guérir). Pendant tout le disque, on ne cesse également d’être surpris par la variété de sons, même les plus discrets. Il est fort à parier que sur scène otto trimbale un sacré bordel, ça sent bon les percus bricoléds et les claviers sortis du grenier.

Mais dans otto, le guitariste ne se contente pas de rocker avec ses doigts, il le fait également avec sa voix. Le monsieur a l’air doté d’un sacré organe, à faire pâlir un Nick Cave ou un Tom Waits (sauf que lui n’a pas molli). Crooner ténébreux un instant, enragé celui d’après. A l’image de la musique d’otto, le chant ne cesse de changer de direction, d’être là où on ne l’attend pas : envoûtant, effrayant, puissant. Tout est permis, tant que ça sonne juste : pas d’inquiétudes à avoir avec otto de ce côté-là.

otto (dont on a pas fini de parler et d’en entendre parler) va bientôt s’offrir un semaine de concerts parisiens et tournera ensuite un peu partout en France. Toutes les infos sont là, ne manquez pas de les coincer quand ils seront pas loin de chez vous.

faudra faire à l’ancienne en contactant le groupe directement ici

ottomannschaft@gmail.com ou là 06.63.22.90.45.

(9/10)

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RADIO KULTURA noise n rus

http://radiokulturanoiserus.blogspot.com/2011/04/otto-le-squelette-de-la-chaire.html

Ce disque résume le concept de l’impossible à écrire. En premier lieu, un choc si haletant, on devine qu’il sera inutile de se précipiter pour rédiger une bafouille sous peine de tomber dans un excès de superlatifs, d’enthousiasme pour un rock –canal historique- et donc la crainte de masquer une certaine vérité. Une impossibilité de temps, parce que figurez-vous que cela fait plusieurs semaines que ce disque squatte ma playlist de tous les temps, il disparaît pour réapparaître après une sueur froide digne du grand Nord et quand l’estomac se dénoue après le cataclysme intérieur, il faut du temps pour reprendre sa respiration. Enfin cette passion ecclésiastique qui nous plonge dans le grand secret, à vouloir à tout prix le garder pour soi. Oui jusqu’à la dernière minute, je dois interrompre la rédaction de cette chronique, happé par la vie civile imposée de mon alter- égo.

Pour les lecteurs attentifs qui se posent la question, il n’y a pas de faute d’orthographe dans l’intitulé de présentation. Certains entrent en musique comme d’autres en religion. La Chaire est à prendre dans le sens de Cathèdre, cet espace confiné où le fonctionnaire du Christ prend place. A hauteur du langage universitaire, la Chaire est aussi l’endroit destiné au professeur d’une discipline qui exerce pleinement son savoir. Dans les deux cas, c’est bien de Rock qu’il s’agit.

Il convient de l’avouer, peu de choses ont filtrés à propos des toulousains. La science d’un savoir bien gardé ? Une incapacité maladive à communiquer. Si le Rock était affaire de blogs, de marketing, de pages pub affichées sur les bus cela devrait se savoir. En pâture, huit titres délivrés dans un emballage fait-main, tampon daté en guise de signature, et ottoproduction en pourvoyeur patenté. D’emblée, on entre dans cet octogone sonore, on entre pour ne plus y en sortir avant d’avoir abdiqué devant tant de générosité délicieusement corrosive. Oh bien sûr les fantômes s’engouffrent avant que la lourde porte de peine ne se referme. Celui de Nicholas Edward Cave bien sûr, lorsqu’il se contorsionnait sur Prayers on fire, lorsqu’il se lovait très « in », soit pas le dandy amidonné des années 2000 au sein des Bad Seeds, ni le loup testostéroné du Grinderman.

Ah ce disque aurait même pu s’appeler «Prayers on Fire…of Love » puisqu’en embuscade Jeffrey Lee Pierce y livre ses recettes malades d’un vaudou famélique et amoureux. On notera, deux disques-références sortis en 1981 au moment où l’enfant-prince mancunien se passe la corde. Impossible d’écrire cette chronique en passant silence l’hallucinante version du Alligator Wine de Screaming Jay Hawkins. Loin des atermoiements de la cover de Jeff Buckley ; l’hymne prolo-rigolo de 1956, éructé par le vieux sorcier de Cleveland, écrit par la paire Jerry Leiber / Mike Stoller (la paire de burnes d’Elvis), prends une dimension absolument mystique. Habillée d’une noirceur toute Bargeldienne, cette vision choquante, dérangeante, est une vraie relecture du genre. Ou comment prendre le plaisir de faire les choses sérieusement.

Ce disque aurait du entrer dans l’Histoire du Rock, bien placé aux côtés du premier jet des Stooges, du Velvet Underground feat Nico et de Halber Mensch !

GRAND !

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HEAVY MENTAL

http://666rpm.blogspot.com/2011/04/otto-self-titled.html

Otto / self titled

07 mars 2011. C’est la date tamponnée sur mon exemplaire de la démo – on préfèrera parler ici d’album – d’Otto : le groupe s’amuse ainsi à marquer tous les envois qu’il effectue lui-même. L’objet est magnifique d’ailleurs, fait entièrement à la main. Cartonnage rugueux, CDr qui imite les stries d’un microsillon, image imprimée sur du papier calque, on dirait une diapositive et je soupçonne le groupe de personnaliser également l’illustration qu’il colle à chaque fois sur son disque. Avec le mien : une voiture roulant de nuit à toute vitesse mais bientôt rattrapée par une soucoupe volante – total trip comics (cosmic ?). Au verso on remarque uniquement un autre tampon indiquant Otto Production, ce qui s’impose lorsqu’on se démerde pour publier son disque soi-même. Ces gens ont un humour l’air de rien, discrètement rigolo, qui rend ce disque sympathique avant même de l’avoir écouté.

Or le terme sympathique est très mal choisi pour évoquer Otto et sa musique. Le groupe puise directement, avec talent et à-propos, du côté de la moiteur australienne – Birthday Party peut être (Too Many Dancers et sa ligne de basse) mais surtout Nick Cave et ses Bad Seeds (My Arms, de la pure mauvaise graine) – ainsi que dans les sables mouvants et autres histoires entre chien et loup du sud américain, celui que Jeffrey Lee Pierce nous avait si bien raconté sur les quatre premiers disques du Gun Club. Le décor est planté, avec de telles références aussi évidentes que lisibles on sait à quoi s’en tenir, on connait la grammaire et le vocabulaire, on connait la syntaxe, on apprécie l’incarnation et la ferveur d’une musique que quoi qu’il arrive on ne peut qu’apprécier et on en vient même à se remémorer The Drone, à l’époque où le groupe de Gareth Liddiard et de Rui Pereira (qui a malheureusement quitté The Drone en 2005) rallumait de la même façon le feu d’une musique sauvage en soufflant sur les braises encore toute chaudes d’un passé jamais oublié. Le long frisson qui vous accompagne tout au long de cet album d’Otto ne vous quitte pas. Depuis Man Ray jusqu’à Monkeys & Junkies il ne fera que s’amplifier, prenant de rares détours, filant tout droit sur l’asphalte, passant du lyrisme implacable et saturé (The Jail ou An Elk Is Not A Moose) au fauvisme désertique (Alligator Wine). Que la route est longue, surtout avec des extra-terrestres qui vous filent au train.

Alligator Wine, justement : plus que les autres et ne serait-ce que par le chant, ses intonations, ce titre rappelle un Nick Cave aussi christique que cramé avec une outrance dont au départ on ne sait que faire. Ah oui, il est vrai que Nick Cave ne chante plus ainsi depuis de nombreuses années… Et pourtant, en presque six minutes aussi magnifiques que terribles, Otto nous présente une espèce de synthèse entre le premier album des Bad Seeds, très urbain, avec tous ses bruitages (ceux qu’orchestrait Blixa Bargeld avec sa Fender bleue toute cabossée), et le deuxième, The Firstborn Is Dead, hanté par le blues et la naissance du rock’n’roll, le disque sur lequel Cave a tout piqué à Jeffrey Lee Pierce avant de commencer à capitaliser sur une légende naissante de chanteur maudit dont il ne se débarrassera que pour celle de crooner destroy, abandonnant petit à petit puis définitivement chaleur et damnation et s’accommodant d’un nouveau confort trop littéraire. Avec Otto on reste en plein dans cette exaltation primale et moite des sentiments exacerbés sur fond de fracas d’un blues chauffé à blanc. En fait Alligator Wine est une reprise d'un vieux standard de Sreamin' Jay Hawkins et on ose ici affirmer que, question reprise, Nick Cave n'aurait pas fait mieux qu'Otto en la matière.

Alors est ce que c’est gênant, cette comparaison avec quelque chose qui a déjà été fait (mais n’existe plus vraiment sous cette forme) ? Oui et non. Si on aime tant le disque d’Otto, on met aussi un peu de temps avant de se rendre compte que ce n’est pas seulement parce que le groupe met tout son talent à imiter. Car on l’aime à la folie ce disque, sur huit titres il n’y en a pas un seul qui déplaise, il n’y en a pas un seul qui déçoive ou qui se montre faiblard par rapport aux autres. On comprend que notre adhésion est due à toute l’outrance que met le groupe pour se frayer un chemin. Elle est nécessaire cette outrance, cette exagération que l’on rejette dans tant d’autres cas. Et si elle passe c’est parce qu’elle ne semble jamais feinte malgré le fait, parfois un peu gênant, que le chant en fait des tonnes – ce qu’on lui pardonnerait également avec un accent un peu plus maîtrisé, faiblesse d’accent que l’on oublie d’ailleurs dès que le chant passe dans un registre effleurant Tom Waits du bout des doigts. Mais ce sont bien là des broutilles, des détails dont on est bien sûrs, tout confiants que l’on est, qu’Otto se débarrassera très facilement avec le temps. Il ne faut pas grand-chose et avec cet album le groupe nous offre déjà un grand disque comme on les aime. Un groupe à suivre de très près, à aller voir en concert s’il se décide à sortir un jour de chez lui (Toulouse) et à contacter pour lui dire combien on l’aime.

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Chroniques de Kfuel

http://kfuel.org/radio/playlist27022011#more-664

Otto : too many dancers “ep” Autoprod

La découverte du moment et on a sans doute pas fini de reparler de cette formation hexagonale originaire de Toulouse. Ce morceau est un extrait d’un single à sortir prochainement et comment dire, dès la première écoute, on est totalement bluffé par le résultat. Ce trois titres tutoie Birthday Party et les premiers Bad Seeds sans baisser les yeux, rien que ça. Comme Clockcleaner, Otto oscille entre swamp et noise rock, le danger est latent et les poussées de fièvre incandescentes. J’ai ressenti en entendant ces morceaux, les mêmes sensations que lors de nos prises de contact avec Kim Phuc, Clockcleaner, Grids ces dernières années. Enormissime !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

http://kfuel.org/sur-le-fuel/otto-en-roue-libre

Otto en roue libre

Otto 01 juillet au Bar’Hic (Rennes) Kfuel

Après avoir épuisé les écoutes de leurs deux premiers ep (regroupés sur un seul et même CD et disponibles les soirs de concert ou auprès du groupe), il nous tardait de voir sur scène cette formation influencée par le Birthday Party, Crime & The City Solution, Neubauten.…. Une certaine idée du swamp rock en exil à Berlin. Le groupe est monté sur scène vers les 22h15 pour la quitter à 00h10 soit près de deux heures de concert dans des conditions assez anormales pour Rennes puisque le temps était au beau fixe et la chaleur au rendez-vous. Otto a commencé son set par les titres du dernier ep en date. Le son était lourd, donnant du coffre à ces relents de bayou. Le groupe dégage un charisme rare et joue à fond chaque titre. J’ai la vague impression de revoir les premières intentions du Blues Explosion qui à ses débuts offrait des sets rageurs et dont la durée dépassait souvent les 70 mn habituelles. Otto dévoile un répertoire riche et varié, ponctué de fulgurances scéniques et de passages chamaniques. Des rythmes tribaux apparaissent et le Voodoo s’installe sur scène comme dans le public.Je retiens un nouveau titre : « Bird » ou » Burn ». Enorme hommage à Rowland S Howard. J’ai toujours sa mélancolie dans la tête et si vous avez l’occasion de croiser la route d’Otto dans les semaines et mois à venir, un seul mot d’ordre : foncez!!!!!!!!!!!!!!

GwenK

http://www.topupyoursoundbox.net/2011/12/en-off-des-trans-musicales-2011-jeudi-soir-a-la-bascule-avec-otto-et-thomas-le-corre-a-la-bascule/

décembre 7, 2011 @ 23 h 17 min

En Off des Trans Musicales 2011 : Jeudi soir à la Bascule avec OTTO et Thomas Le Corre à la Bascule

Afin de ne pas vous pondre une tartine indigeste sur les Trans Musicales, j'ai choisi de découper la chose en 2 parties. L'aventure "off "ici et l'aventure "on" plus tard dans la semaine.

Pour commencer l'édition 2011 des Trans dans les règles, j'ai tout simplement décidé d'aller au liberté… de ne pas y aller. La team Kfuel, en marge de toutes les organisations "officielles", avait eu la bonne idée de convier Thomas Le Corre et OTTO au Bar La Bascule. Du rock prog plein les murs mais pas que.

En première partie, Thomas Le Corre membre du Moller Plesset s'est lancé dans un récital pour guitare classique. Trônant sur sa petite chaise, il enchaîne les morceaux complexes aux arpèges charcutés. L'approche du rock progressif en acoustique. Un concert intimiste où l'on peut entendre le bruit du nylon nu. Cela faisait longtemps que je ne l'avais pas entendu. Thomas Le Corre semble légèrement timide. Comme s'il ne pouvait plus se cacher derrière les larsens et autres amplifications. Captivé par un des derniers morceaux, on a même entrevu des petites pointes de blues :

Des délicatesses en guise de premier concert. Des délits de sagesse en second. "Monkeys & Junkies !!" comme ils disent. OTTO groupe que l'on m'avait fortement conseillé s'est totalement emparé de La Bascule. Je dois dire que de tous les concerts organisés par K-Fuel il serait bien dans le top 3. Rafales après rafales, le groupe pendant au moins 2 heures nous révèle sa vraie folie. A la fin, il fait chaud, on explique au guitariste qu'il n'y a plus de chansons mais il semble vouloir continuer… "Monkeys & Junkies !!". Ils sont dingos les 3 là. Délaissant parfois leur micros pour venir chanter avec nous, l'ambiance devient agressive. Certains spectateurs s'installent à la batterie pour jouer leur version. On se laisse facilement prendre par la folie du trio et on ressort de la Bascule abasourdi. Assommé.

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Otto & Hanni El Khatib - l'Epicerie Moderne (Feyzin), le 26 Février 2012

Publié le 27 février 2012 par Labuze69

http://www.paperblog.fr/5347864/otto-hanni-el-khatib-l-epicerie-moderne-feyzin-le-26-fevrier-2012

Un peu de rock'n'roll en ce dimanche soir de redoux: on trouve difficilement une place de parking mais on a arrive pile à l'heure pour l'entame de soirée par Otto. Groupe inconnu mais qui convaint d'emblée par un 'Man Ray' qui pose son ambiance. C'est sûr, ils viennent des States planqués dans la valise d'Hanni El Khatib. 

Ben, c'est raté : le chanteur déclame un bonjour bien de chez nous et renchaine avec un autre titre aussi renversant que le précédent... Et la tension sera maintenue tout le long d'un set plutôt riche, puissant (l'ombre du Black Rebel Motorcycle Club plane souvent) et très maitrisé. Ils ne sont que 3 sur scène (très grosse cohésion du groupe) mais un 4ème larron projette depuis le fond des visuels raccord avec la musique proposée. C'est fait de bric et de broc (pas de numérique ici) mais çà apporte comme rarement un sérieux plus. Très surpris d'avoir jamais entendu parler du groupe (d'où viennent-t-ils d'ailleurs) mais guère étonné de les entendre saluer The Good Damn, après les reviews glanées ici ou . Y'a plus qu'à espérer les voir revenir avec ces derniers pour une affiche bien trempée dans la boue des Bad Seeds et autres WovenHand. 

Dur ensuite d'enchainer avec Hanni El Khatib, palestino-philippin en provenance de Californie qui, accompagné d'un seul batteur va nous faire un brin de rock'n'roll. Clin d'oeil, hommage, la belle gueule à la Elvis, certes... mais globalement je reste sur ma faim. 

Certains titres fonctionnent pourtant pas mal mais çà retombe souvent et le tout manque de folie et/ou de déglingue pour vraiment embarquer. La formule guitare+batterie a également ses limites (on frôle parfois l'overdose de grosse caisse pour "envoyer du bois").

Le dernier tiers du concert est un poil plus enlevé et ce Fuck it. You win. au rappel valait finalement le déplacement !

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HEAVY MENTAL

http://666rpm.blogspot.com/2012/02/report-good-damn-et-otto-aux-studios.html

lundi 27 février 2012

Report : The Good Damn et OTTO aux studios PWL - 23/02/2012

Le concert surprise de la semaine. Et une bonne occasion de la ramener (un peu) et de se la raconter (beaucoup)*. Lorsque il y a quelques jours est arrivé ce mail parlant d’un concert « privé » aux Studio PWL avec à l’affiche The Good Damn et OTTO, mon cœur a tout simplement fait un bon terrible. On sait bien que c’est l’un des guitaristes des Good Damn qui s’occupe des studios PWL et comme les OTTO sont de leurs amis et qu’ils effectuaient alors une mini tournée de trois ou quatre jours dans la région (le 24 février à Chambéry, le 25 à Annecy et le 26 retour à Lyon, à l’Epicerie Moderne), l’idée de ce concert un peu spécial et en guise de préambule a germé tout doucement mais sûrement. Il s’agissait également pour The Good Damn de profiter de l’occasion pour présenter quelques uns de ses tout nouveaux titres.

On le comprend, voilà une invitation qui ne pouvait réellement pas se refuser… et donc, jeudi 23 février, direction Lyon Vaise, ses embouteillages, son cinéma multiplexe inutile puis arrivée au PWL où déjà je m’émerveille des vieilles bécanes qui hantent le studio. Le concert va lui se dérouler dans la cave (les concerts dans des caves ce n’est pas comme si on n’en avait pas l’habitude à Lyon depuis les déboires de Grrrnd Zero) et The Good Damn a décidé de jouer quasiment dans le noir, uniquement éclairé par des petites bougies placées dans les aspérités du mur. Un vrai cauchemar technique pour qui tenterait de prendre des photos.

L’idée de dévoiler à un parterre d’invités (vieux amis du groupe, connaissances en tous genres mais tous amateurs de musique) des nouveaux titres encore en plein process était une très bonne idée. Or, dans l’esprit, il ne s’agissait que d’une présentation toute simple alors que nombre de personnes s’attendaient sûrement à un véritable concert en bonne et due forme. The Good Damn n’aura donc joué que trois titres (que j’ai beaucoup aimés, particulièrement le dernier), cueillant le public un peu à froid – peut être eut-il mieux valu jouer d’abord deux ou trois compositions anciennes et (re)connues pour chauffer tout le monde, y compris les musiciens du groupe, puis présenter ces nouveaux titres et terminer enfin, parce que c’est bon aussi de se faire mousser, sur l’un des titres phares de l’album I Can Walk With My Broken Leg (au hasard : The Hill ou Self Made Man).

Mais il n’en fut pas ainsi et il y a eu une certaine frustration. Ce qui n’a pas empêché d’écouter et d’apprécier trois nouvelles compositions (donc), trois compositions peut-être plus psyché, moins axées sur le swamp et le blues. The Good Damn essaie visiblement de varier un peu ses atmosphères et cela va bien au groupe. Il y avait ce titre très étonnant avec du mellotron et surtout le guitariste/chanteur du groupe délaissant pour la première fois sa guitare pour s’installer derrière un clavier. On sent les idées nouvelles qui fusent mais qui respectent aussi (peut-on réellement le formuler ainsi, ça je n’en suis pas très sûr) tout ce que The Good Damn a déjà accompli jusqu’ici.

Ce que tout le monde n’avait donc pas réellement compris, c’est que cette soirée était avant tout un concert d’OTTO. Inviter un groupe que personne ne connait sur Lyon alors que le groupe en question est constitué d’amis et dans le seul but de le faire connaitre à d’autre amis était vraiment une belle initiative et une belle façon de faire de la part de The Good Damn. Mais je regrette encore que tant de personnes aient rapidement quitté la cave pour discuter à l’air libre ; par contre toutes celles et tous ceux qui sont restés ne l’ont pas regretté.

Il est plutôt difficile de trouver les mots justes pour expliquer que l’on a vraiment aimé un concert. Mais par contre dans ce cas précis j’ai trouvé dès le lendemain et complètement par hasard une bonne petite méthode de substitution, une méthode détournée bien sûr… en réécoutant le CD qui regroupe les démos/EPs de OTTO** je me suis donc aperçu que le concert de la veille avait effacé les quelques idées trop préconçues exprimées il y a presque un an à propos de ce beau disque et qu’il avait même éliminé les petites réticences exprimées alors. C’était à la fois comme une confirmation et comme une redécouverte.

La principale chose c’est qu’OTTO n’est pas un groupe aussi sérieux que sa musique pourrait le laisser croire. Ce sont même des sacrés déconneurs et ils sont plus inconscients (innocents ?) que sciemment tarés et pas du tout poseurs***. Les projections (diapositives et calques sur rétroprojecteur) font partie intégrante d’un concert d’OTTO : le jeune homme qui manipulait tout ce matériel chantait même de temps à autre, pas vraiment pour lui, non, plutôt suffisamment fort pour être entendu de tous (le bassiste et le batteur du groupe faisant la même chose). Il y avait alors dans l’air comme une ambiance de chants de marins, une sorte de mélancolie braillarde telle que les Movie Star Junkies savent eux aussi si bien la pratiquer. On pourrait également parler de ce titre interprété avec le batteur et le bassiste jouant des percussions au milieu du public.

Et puis il y avait tout cet attirail, ce patafatras invraisemblable d’ustensiles, de percussions additionnelles, de pédales d’effet trafiquées, de bricolage divers. On pouvait déjà soupçonner la présence de tout ceci en écoutant les enregistrements mais à voir en vrai cela devenait presque incroyable. On se serait cru en face de l’étal d’un chiffonnier au marché d’Argenteuil avant guerre avec en exposition à peu près tout et n’importe quoi mais que des choses parfaitement à leur place car possédant toute une utilité propre.

Quant à la musique d’OTTO et bien je n’ai rien à rajouter sur tout ce que j’en ai déjà dit auparavant : belle, forte et déglinguée. Et parfaite jusque dans ses moindres défauts, terriblement mais magnifiquement humaine, donc.

* et inversement

** des enregistrements que l’on peut également écouter sur bandcamp, ici et .

*** enfin si… juste un tout petit peu mais on sentait là comme une part de jeu qui donnait plutôt envie de rire

















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